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Les Millésimes

Sources du BIVC

  • 2023 : UN HIVER FROID ET HUMIDE QUI SE TERMINE TÔT

    Entre les vendanges de l’année 2022 et les premiers souffles de février 2023, l’hiver se montra, de manière générale, tout à la fois humide et glacial. Cependant, dès le mois de février, l’avènement d’une météo plus clémente annonça l’arrivée toujours plus précoce, du printemps. Ce dernier permit aux vignerons de s’engager promptement dans les labeurs de la vigne, mais il se montra avare en précipitations, réduisant ainsi la recharge des nappes phréatiques.

    Les températures, avec une délicatesse bien saisonnière, conservèrent leur équilibre, provoquant ainsi un débourrement de la vigne au cœur du mois d’avril, et s’inscrivant dans la moyenne décennale établie.

    UN DÉMARRAGE DE LA VIGNE RAPIDE ET COMPLIQUÉ

    À la fin du mois d’avril, les capricieuses températures se remirent à monter, tandis que la pluie s’installait de façon persévérante sur le domaine viticole. Ces conditions inattendues offrir à la vigne l’opportunité de croître avec une célérité notable, tout en ouvrant la porte à une virulence exacerbée des maladies fongiques. Pour les vignerons, la marge d’erreur était mince, les contraignant à redoubler d’efforts pour protéger leurs précieux vignobles, dans une période où les travaux du sol devenaient d’une complexité remarquable.

    La lueur d’espoir se dessina lors de la floraison des raisins, qui s’avéra être très belle. La robustesse du feuillage, ayant survécu aux rigueurs des vendanges de l’année 2022, permit de constituer des réserves substantielles. Ces réserves offrirent aux ceps la possibilité de former des grappes en abondance.

    La fin du mois de mai et le début du mois de juin se montrèrent plus cléments, apaisant la pression exercée par les maladies fongiques.

    UNE FIN DE CYCLE PLUVIEUSE ET POUSSANTE

    Vers le dixième jour du mois de juin, le retour de la pluie fit s’élever à nouveau la pression des maladies fongiques, tout en offrant le spectacle saisissant d’un gonflement spectaculaire des grappes de raisin. L’état de santé des vignobles, à ce moment-là, s’avérait des plus satisfaisants, avec un joli potentiel de rendement, particulièrement remarquable pour le pinot noir. Malgré les soins apportés à la taille des sarments au printemps, il s’avéra nécessaire d’effectuer des vendanges en vert !

    C’est autour du quinzième jour de juillet que les premières baies verrées firent leur apparition. À cette époque, quelques épisodes d’échaudage causèrent des brûlures sur une partie des grappes exposées au soleil, cependant, le potentiel initial conséquent permit aux vignerons de faire face à ce phénomène avec sérénité.

    UNE MATURATION PLUTÔT LENTE ET UN ÉTAT SANITAIRE PARFAIT

    Malgré les cumuls de précipitations et toutes les complexités qui ont jalonné cette année, l’état de santé des vignes s’est révélé être impeccable durant la phase de maturation et tout au long des vendanges, offrant ainsi la possibilité d’atteindre une maturité optimale.

    Aux premiers jours de septembre, un épisode tardif de canicule précipita le commencement des vendanges, notamment pour les cépages pinot noir et pinot gris, tout en contribuant à la concentration de cette récolte généreuse.

    En fin de compte, les efforts déployés pour réguler le rendement ont porté leurs fruits ! Néanmoins un poids de grappes exceptionnel et des jus généreux, ont permis d’obtenir des rendements favorables tant en pinot qu’en sauvignon.

    PREMIÈRES IMPRESSIONS DU MILLÉSIME

    L’état de santé des raisins récoltés offre à présent des arômes d’une pureté exquise. En ce qui concerne les vinifications des vins blancs, les teneurs en sucre, moins élevées que celles des millésimes précédents, créent des conditions de fermentation des plus propices.

    Le potentiel qualitatif des raisins, quant à lui, se manifeste incontestablement dans les vins en cours d’élaboration, où tous les éléments nécessaires à la création de vins équilibrés se mettent progressivement en harmonie. Des périodes d’élevage prolongées révéleront bientôt toutes les promesses de ce millésime.

    Pour les vinifications des vins rouges, bien que la maturité phénolique n’ait pas atteint la perfection totale lors de la récolte, le talent des vignerons en cave a permis, grâce notamment à un tri minutieux au vignoble et en cave, à des extractions délicates et à des cuvaisons de durée modérée, de créer des vins axés sur le fruit, présentant des structures tanniques d’une harmonie remarquable. Assurément, des vins rouges empreints d’une élégance incontestable !

  • 2022 : UNE ANNÉE DANS LES VIGNES AUX CONDITIONS EXTRÊMES

    Les aléas climatiques de l’année ont globalement épargné les moments charnières de la vie du végétal. L’été historiquement sec a été enrayé par quelques pluies rares mais abondantes. 2022, un millésime à la fois solaire et équilibré.

     

    LA CAMPAGNE VITICOLE

    Le vignoble du Centre-Loire a connu un hiver 2021-2022 assez doux avec des températures situées au-dessus des normales de saison. De faibles pluies ont été constatées sans impact notoire sur le végétal en dormance.

    En suivant un mois de février plutôt clément, la période de mars-avril a alterné entre pluie et soleil, accompagnant idéalement le réveil de la vigne. Cette douceur a eu comme conséquence une sortie précoce du végétal. C’est à cette période sensible que deux vagues de gel se sont abattues sur le vignoble du Centre-Loire. Entre le 3 et le 4 avril, les températures sont descendues jusqu’à -6°C causant de belles frayeurs aux vignerons. Plus tard, dans la nuit du 9 au 10 avril, le mercure a connu une baisse moins brutale, proche des -2,7°C. Heureusement, très peu de pertes sont à déplorer car le stade végétatif de la vigne était peu avancé et le faible taux d’humidité a permis de préserver les bourgeons des vignes. Les conditions clémentes qui ont suivi ces épisodes ont assuré une reprise végétative rapide.

    Le débourrement s’est déclaré mi-avril avec deux semaines d’avance sur les normales.

     S’ensuit, dès le début du mois de mai, une atmosphère à la fois chaude et sèche qui s’installe dans la région. Ce temps idéal pour le développement végétatif a donné beaucoup de travail dans les vignes pour accompagner sa croissance. A noter également, seuls 40 à 50 mm de pluie sont tombés sur l’ensemble du mois, contre 50-60 mm en moyenne décennale.

    Fin mai, la floraison s’est déroulée dans des conditions idéales mais l’inquiétude d’une sécheresse annoncée commence à se faire sentir dans les rangs car dès la mi- mai, les températures avoisinent les 30°C. Juin a calmé le jeu en apportant l’eau bienfaitrice, entre 40 mm et 100 mm sont ainsi tombés sur l’ensemble du vignoble, notamment sur la deuxième quinzaine du mois. Les préoccupations se sont alors tournées vers un risque de développement de mildiou car à cette période, les grappes y sont particulièrement sensibles.

    Une fois encore, plus de peur que de mal car la chaleur de juillet et l’arrêt des pluies a permis aux baies de raisin de réaliser leur véraison avec un état sanitaire remarquable. La chaleur s’est installée jusqu’aux vendanges et l’été en Centre-Loire a été marqué par quatre épisodes caniculaires dont deux en août avec, dans certains secteurs, la crainte de devoir faire face à un potentiel blocage de maturité.

    DES VENDANGES PRÉCOCES ET SANS ENCOMBRE

    Les premières vendanges ont été déclarées dès le 25 août sur l’appellation Menetou-Salon et des premiers coups de sécateur ont été donnés dans les parcelles de Pinot gris (cépage généralement précoce) de l’appellation Reuilly. Pour le reste des appellations du Centre-Loire, les vendanges ont globalement débuté entre le 5 et le 10 septembre.

    Alors qu’à la floraison, tout laissait à penser que les vendanges seraient très précoces, le retard de la véraison dû aux fortes chaleurs a finalement rééquilibré la situation et permis aux vignerons de vendanger de beaux volumes.

    Les premiers jus laissent présager un millésime solaire qui conserve le bel équilibre et la fraîcheur attendus sur les vins du Centre-Loire. Côté quantité, après une année 2021 difficile, le volume récolté redonne le sourire dans les caves.

    PREMIÈRES IMPRESSIONS DU MILLÉSIME

    L’été ensoleillé a permis une maturation optimale des raisins et un état sanitaire remarquable du vignoble. Cela a permis au Pinot noir d’affiner ses tanins et aux anthocyanes de gagner en concentration. Quant au Sauvignon blanc, ses arômes fruités ont pu se développer tout au long de cette période. Une fois les raisins pressés, la dégustation des moûts obtenus nous dévoile un millésime avec de jolies matières en bouche ainsi que des aromatiques franches et plaisantes.

    Les fermentations terminées, les vins blancs présentent un profil assez solaire en bouche tout en gardant une certaine fraîcheur caractéristique des vins du Centre-Loire. Les arômes de fruits blancs et d’agrumes dominent.

    Les rouges quant à eux, présentent au nez des arômes dominants de fruits rouges frais (fraise, cerise). Les structures tanniques sont bien fondues et l’onctuosité est présente en bouche.

  • 2021 : UNE NAISSANCE DANS LA DOULEUR

    Après une série de millésimes solaires, 2021 renoue avec l’ADN des vignobles du Centre-Loire : fruit & fraîcheur. Un millésime qui aura exigé un dévouement total de celles et ceux qui toute l’année durant, ont dû composer avec une nature capricieuse.

    LA CAMPAGNE VITICOLE

    L’hiver 2020-2021 a, une nouvelle fois, été doux. Après un mois de janvier relativement froid, février a renoué avec la douceur, et ce malgré une période plus froide du 7 au 14. La seconde moitié du mois a été printanière. Une saison également marquée par une pluviométrie importante avec des précipitations quasi quotidiennes. A l’issu d’un mois de février contrasté, mars continue sur la même lancée. Il sera marqué par un déficit de pluviométrie mais surtout par un épisode d’extrême douceur du 27 au 31 mars. Cela conduit de nouveau à un départ anticipé de la végétation avec un débourrement observé les 1iersjours d’avril. Un démarrage tout aussi précoce que 2020 !

    Mais en moins de 8 jours, la météo passe de l’été à l’hiver. Une masse d’air froid circule sur toute la France du 04 au 08 avril avec son lot de températures négatives. Cette période de gel exceptionnelle est la plus sévère de ces 30 dernières années. Si les coups de froid au début du mois d’avril n’ont rien d’inhabituels, le fait qu’ils se produisent une semaine après des records de chaleur a été très dommageable. Accompagné de pluie ou de neige, le bilan de ce 1ier épisode de gel est lourd. Une seconde séquence de gelées, les 15 et 16 avril impacte plus particulièrement le vignoble de Châteaumeillant, globalement épargné au début du mois. Les dégâts sur le potentiel de récolte sont difficiles à estimer mais on sait tous qu’ils seront importants pour les appellations Sancerre, Coteaux du Giennois, Menetou-Salon, Châteaumeillant et dans une moindre mesure Pouilly-Fumé, Reuilly et Quincy.

    Comme si les gelées d’avril n’avaient pas été suffisantes, le mois de mai débute d’emblée avec des températures en dessous de zéro : là ce sont des bas de coteaux, épargnés au mois d’avril, qui subissent ces températures négatives. Sur cette séquence, les dégâts restent minimes. Mai sera globalement frais et pluvieux. Dans ces conditions, le redémarrage de la végétation est ralenti. Les travaux d’ébourgeonnage s’éternisent et se font sous des conditions météorologiques désagréables. Si l’on compare à l’année 2020, fin mai, la végétation accuse un retard de 3 à 4 semaines.

    Puis un changement de temps s’opère les 1iers jours de juin : la pousse de la vigne jusqu’alors languissante se lance sur un rythme effréné. Les vignes verdissent enfin. Leur pousse explosive rend les travaux en vert très compliqués. La main-d’œuvre manque dans certains domaines et le retard est difficile à rattraper. Tout pousse, la vigne… et l’herbe. Le travail de protection du vignoble est aussi intense. La pression mildiou est élevée : les pluies sont régulières, les plages d’interventions courtes et l’accès à certaines parcelles de plus en plus difficile. La météo est stressante pour la vigne ainsi que pour les femmes et les hommes qui la cultivent.

    Une note d’optimisme en ce milieu de mois : la floraison profite d’une météo clémente entre le 14 et le 18 juin pour s’enclencher et s’achever rapidement. Une étape importante du cycle végétatif se sera déroulée sous des conditions convenables !

    Le weekend du 19-20 juin marqué par de nouveaux incidents climatiques met rapidement fin à cet optimisme : grêle sur l’appellation Pouilly-Fumé avec des pertes importantes sur certaines parcelles, très fortes précipitations sur l’appellation Menetou-Salon rendant l’accès à plusieurs parcellaires difficile. La météo de juillet sera également compliquée : la pluviométrie reste excédentaire et les températures seulement estivales du 18 au 23 juillet. Dans ces conditions, l’ensoleillement est en berne et le mildiou très actif, tout comme l’oïdium. Malgré beaucoup d’efforts, certaines parcelles se voient impactées sur la quantité de récolte à cause de ces champignons.

    La véraison s’enclenche mi-août à l’issue d’une incursion de l’été du 10 au 15 laissant espérer une fin à cette période morose, vécue depuis le mois d’avril. Il n’en sera rien. Freinée par des températures en dessous des normales saisonnières, elle se fait lentement. Avec l’arrivée de la maturation des raisins, la fin du calvaire semble néanmoins s’approcher.

    LA MATURATION

    Cette partie du cycle végétatif se déroule sous une météo marquée par un ensoleillement déficitaire et par le retour des pluies. Si les températures moyennes restent dans les normales saisonnières, les minimums sont eux très en dessous. Dans ces conditions, la maturation du raisin est ralentie. Les sucres s’accumulent lentement et les acides sont préservés. Les amplitudes thermiques sont, elles, favorables aux maturités aromatiques et phénoliques. Si les pluies observées aux cours de la maturation permettent de voir grossir les baies, elles maintiennent un taux d’humidité élevé propice au développement du botrytis.

    L’état sanitaire sera une composante à prendre en compte pour décider des dates de cueillette.

    LES VENDANGES

    Les vendanges démarrent lentement. Le pinot gris à Reuilly est récolté dès le 17 septembre. Pour les autres cépages, la cueillette débute les 23 et 24 septembre. L’AOC Châteaumeillant ferme la saison avec un début de vendange les 1iers jours d’octobre.

    La météo au cours des vendanges est nuancée. Les amplitudes thermiques enregistrées restent favorables aux maturations des arômes et des tanins. Les précipitations régulières, même de quelques millimètres, maintiennent une pression botrytis élevée. Ponctuellement et surtout sur certains sols filtrants, la dégradation sanitaire aurait pu entrainer des déviations gustatives. Il a fallu ajuster l’intensité des débourbages des moûts et trier la vendange rouge.

    LES PREMIÈRES IMPRESSIONS DU MILLÉSIME

    La maturation du raisin s’étant déroulée sous des conditions météorologiques plus fraîches que ces dernières années, 2021 s’inscrit dans la lignée des millésimes conformes au climat tempéré des vignobles du Centre-Loire.

    Les vins blancs offrent une belle expression aromatique. Les notes fruitées dominent : les agrumes mais également les fruits à chair blanche. Ils peuvent être agrémentés de notes épicées ou de subtiles touches végétales. Selon l’origine et la date de vendange, leur équilibre en bouche se caractérise par une tendre fraîcheur ou nervosité plus ou moins appuyée. L’expérience nous a enseigné que ce style de vin gagne toujours en qualité au cours de l’élevage.

    Les rosés apparaissent sous des robes généralement assez pâles, saumonées. Les odeurs de fruits (fraise, framboise, banane) dominent. Vivacité et fraîcheur caractérisent les bouches.

    Les rouges aussi sont séduisants par leur fruité (cerise, framboise, cassis). Les cuvaisons et extractions bien ajustées aux caractéristiques de la vendange ont permis d’obtenir des tanins mesurés et qualitatifs. La fermentation malolactique saura apporter de la rondeur. Plus sur la finesse que sur la puissance, ils peuvent être prêts assez tôt sur le registre de la gourmandise.

    UN MILLÉSIME IMPRÉVISIBLE.

  • 2020 : UNE ANNÉE AVEC SEULEMENT DEUX SAISONS

    Si l’année 2020 restera à jamais dans les mémoires en raison de la crise sanitaire, elle le sera également pour le monde du vin par la précocité de son millésime.

    La campagne viticole

    L’hiver 2019-2020 a été le plus chaud en France depuis le début du XX siècle. Une douceur qui a dominé tout au long de la saison et s’est accentuée en février avec des températures supérieures de 3,5°C aux normales saisonnières.
    Les hivers doux étant généralement pluvieux, celui-ci aura été en effet marqué par des épisodes de pluies intenses assurant ainsi une bonne recharge hydrique des sols.
    Le mois de mars débute comme s’est terminé février, avec deux premières semaines de précipitations quasi ininterrompues et marquées par des températures douces. Si la 2ème décade de mars est fraîche, elle ne remet pas en cause la douceur de l’hiver et conduit à un démarrage précoce de la végétation.
    Un coup de froid ponctuel début avril freine temporairement les velléités de débourrement mais le très net redoux qui survient ensuite active à nouveau la vigne. Le débourrement est effectif en moyenne le 5 avril soit avec 8 jours d’avance par rapport à la moyenne décennale (2010-2019).
    Les températures bien supérieures aux normales saisonnières se maintiennent. Fin avril, ce sont un peu plus de 2 semaines d’avance qui sont comptabilisées.
    En mai, à la faveur de températures toujours douces, voire estivales par moment, la pousse de la vigne reste active. L’année 2020 semble vouloir se présenter comme une référence en termes de précocité !
    Les épisodes pluvieux de début mai réactivent le mildiou et déclenchent la mise en place de la protection contre ce parasite par les vignerons. Les conditions météorologiques resteront globalement défavorables au mildiou mais offrent néanmoins à l’oïdium la possibilité de se développer en secteur sensible.
    Au 20 mai, les 1ères fleurs sont visibles. Toutefois, la floraison ne s’enclenche réellement au vignoble que vers le 28 mai avec toujours 2 semaines d’avance par rapport à la moyenne décennale (2010-2019). Elle se déroule sur un rythme régulier et s’étale sur une période de 10 jours sous des conditions météorologiques favorables.
    La météo de juin sera plus maussade que celle de mai avec un temps couvert, quelques épisodes pluvieux et des températures en dessous des normales. Dans ces conditions, l’avance phénologique de 2 semaines est toujours là mais ne s’accentue pas. Le mois de juin sera surtout marqué par plusieurs orages de grêle en début et en fin de mois. L’appellation Châteaumeillant est fortement impactée, une nouvelle fois, tout comme les AOC Reuilly et Menetou-Salon.
    Les grappes se ferment lors des premiers jours de juillet. Ce stade atteint, la sérénité s’installe dans les vignobles… La véraison s’enclenche la dernière semaine de juillet à l’issue d’un mois sec montrant 2 visages sur le registre des températures : une première quinzaine parfois un peu fraîche puis la seconde moitié plus chaude qui s’achève par la première vague de chaleur de l’été.

    La maturation

    Cette partie du cycle végétatif se déroule au cours d’un mois d’août dominé par la chaleur avec 2 épisodes caniculaires. Une nouvelle fois, des dégâts de grillure, d’échaudage sont visibles avec des dommages allant parfois de 30 à 50% dans les parcelles les plus exposées.
    Néanmoins, à la faveur des quelques millimètres d’eau qui arrosent la végétation en milieu de cycle, les baies grossissent. L’accumulation des sucres s’opèrent régulièrement malgré un fléchissement de cette dynamique en seconde partie de maturation.
    Les différents épisodes caniculaires ont comme conséquence une dégradation de l’acide malique. L’acide tartrique, quant à lui préservé, est même en concentration supérieure à la moyenne décennale.
    Les amplitudes thermiques restent importantes en cette fin de saison favorisant les maturités aromatiques et phénoliques.
    Les caractéristiques du millésime à venir commencent à se dessiner…
    A la veille des vendanges, l’état sanitaire des vignes reste bon même si la surveillance est de mise après un nouvel épisode orageux accompagné de grêle mi-août.

    Les vendanges

    Les vendanges débutent dès le 21 août pour les pinots gris à Reuilly. Le sauvignon est récolté à partir du 28 août sur les parcelles les plus précoces, suivent ensuite les cépages rouges.
    La 1ère semaine de cueillette est marquée par des températures en dessous des normales saisonnières. Les amplitudes thermiques restent très favorables aux
    maturations aromatique et phénolique. Un début de vendanges où la sérénité est de mise. On n’hésite pas à laisser plusieurs jours s’écouler entre la cueillette des différentes parcelles.
    La 2ème semaine est marquée par un nouvel épisode caniculaire. Les raisins sont en souffrance.
    Les grappes perdent de leur poids par évaporation, le potentiel en sucres augmente très rapidement. Cet épisode ne sera pas sans conséquence sur le volume de récolte en particulier sur les rouges. Dans un 1er temps, cela hâte les chantiers de cueillette tout en les réorganisant : vendanges nocturnes ou très matinales deviennent la règle.
    En dehors de l’AOC Châteaumeillant, la récolte sur les Vignobles du Centre est terminée dès la 2ème décade de septembre.

    Les premières impressions du millésime

    Les vins affichent une plénitude et une concentration remarquables.
    Les vins blancs encore un peu timides, distillent des notes de fruits blancs. La poire, la pêche blanche se distinguent nettement, complétées par des notes anisées, de réglisse.
    Les bouches ont de superbes expressions, avec des équilibres différents selon la date de vendange : les premiers raisins récoltés donnent des vins plus incisifs ; puis au fur et à mesure de la maturation, le gras se développe et s’amplifie.
    Les rosés sont habillés d’une robe soutenue. Les arômes de fruits rouges frais s’expriment pleinement. L’équilibre en bouche est marqué par la fraîcheur.
    Les rouges proposent des robes profondes rubis plus ou moins nuancées de violet. Les nez sont complexes mêlant les fruits rouges frais et les arômes de fruits plus confits. Les cuvaisons et extractions bien ajustées aux caractéristiques du millésime offrent des bouches structurées, s’appuyant sur des tanins enrobés. Si les acidités bienvenues à ce stade laissent apparaître les tanins sous une forme parfois un peu ferme, les fermentations malolactiques et les élevages vont permettre d’harmoniser l’ensemble.
    Un millésime plein de promesses.

    Fabrice DOUCET (SICAVAC)

  • 2019 : ÉLÉGANCE ET CONCENTRATION

    La vigne aura une nouvelle fois su gérer une année particulièrement sèche et accentuée par plusieurs épisodes caniculaires.  Si la saison a été éprouvante pour la végétation, elle l’a également été pour les femmes et les hommes de la vigne mais le résultat est plein de promesses.

    La campagne viticole

    L’hiver 2019 se classe parmi les hivers les plus doux. Malgré un mois de janvier conforme à la saison, février est caractérisé par une douceur historique du 13 au 28 ; l’autre grand marqueur de cet hiver est la pluviométrie : déficitaire, -30% par rapport à la norme.

    Le printemps, tout comme février, alterne de belles périodes chaudes et ensoleillées avec un temps plus agité et par moment très frais pour la saison. Ainsi, avril est scindé en deux. Une 1ère partie fraîche, marquée par plusieurs nuits de gel, ce qui freine le développement de la végétation et une 2ème partie plus douce. Dans ces conditions, le cycle végétatif démarre mi-avril mais est accompagné de températures particulièrement froides entre le 11 et le 15. Des températures de -4°C sont régulièrement enregistrées au niveau des bourgeons. Tous les moyens sont une nouvelle fois déployés pour limiter leur destruction.

    Ces 4 nuits de gel conduisent fort heureusement à très peu de dégâts puisque l’air et les sols sont restés secs. Seul le vignoble de Châteaumeillant est touché, où les dommages sont importants et rappellent de mauvais souvenirs (cf. millésime 2017).

    La forte remontée des températures observée lors de la dernière décade d’avril permet alors à la vigne de se développer rapidement. L’alternance de gel puis de fortes températures se compensant : les températures d’avril sont finalement dans la moyenne.

    Le mois de mai se révèle plus exceptionnel : il fait froid ! Les températures sont globalement fraîches tout le mois (2°C en dessous de la moyenne). La pousse de la vigne est languissante, les feuilles sont pâles. Le déficit de précipitations reste important, -40% en mai. Néanmoins, ces conditions sont très défavorables au mildiou. La protection contre ce parasite ne commence que la dernière décade de mai.

    Le mois de juin débute avec des températures plus clémentes et quelques épisodes pluvieux. La pousse de la vigne s’accélère, les travaux viticoles suivent le même rythme. La pression mildiou reste exceptionnellement faible à l’inverse de la pression oïdium où la vigilance est de rigueur sur les secteurs à fort historique.

    Au 15 juin, les 1ères fleurs sont visibles. Toutefois, la floraison ne s’enclenche réellement dans le vignoble que vers le 20. Elle progresse d’abord doucement à cause des températures relativement fraîches pour la saison. Elles deviennent estivales à partir du 24 juin et la floraison s’achève rapidement. Ce 1er épisode caniculaire a des conséquences rapidement visibles : coulure et millerandage sont importants.

    L’été 2019 est marqué par une succession d’épisodes caniculaires et par l’absence de pluie, -60% par rapport aux normales saisonnières ! Le feuillage exprime en plusieurs secteurs des symptômes de sécheresse. Après une 1ère vague de chaleur record en juin, un nouvel épisode arrive fin juillet. Il est particulièrement intense avec des températures de 40°C enregistrées dans les vignobles. Bien entendu de telles chaleurs ont un impact sur la vigne et le raisin : de nombreux dégâts d’échaudage sont visibles. Ils sont assez variables en fonction du cépage, de l’orientation…

    Le vignoble de Châteaumeillant est alors une nouvelle fois malmené par les événements avec des averses orageuses les derniers jours de juillet, accompagnées de grêle, causant régulièrement des dégâts sur grappes et sur le feuillage.

    La véraison démarre la 1ère décade du mois d’août. Freinée par les conditions très sèches, elle se fait lentement mais avec une qualité sanitaire du raisin très bonne.

    La maturation

    Cette 1ère partie du cycle est marqué fin août par un nouvel épisode caniculaire avec des températures de plus de 30°C. Une nouvelle fois, des brûlures sont observées sur les raisins. En septembre, la maturation se déroule sous des conditions optimales. Les matinées sont fraîches et les après-midi douces à chaudes. L’amplitude thermique est importante, favorisant la maturité aromatique et phénolique. Les grappes continuent de grossir malgré l’absence de pluie. L’accumulation des sucres dans la baie suit une bonne dynamique. Les acides sont préservés. Les dégustations de raisins révèlent un beau potentiel mais suggèrent aussi d’attendre des niveaux de sucres assez élevés pour atteindre les arômes de fruits mûrs frais désirés.

    L’état sanitaire est irréprochable à l’aube des vendanges.

    Les vendanges

    Le cycle de maturation aura finalement été plus court sur ce millésime. Les vendanges débutent dès le 5 septembre pour les pinots gris à Reuilly. Le sauvignon est récolté à partir du 16 septembre pour les autres appellations, suivent ensuite les cépages rouges.

    La 1ère partie des vendanges est rythmée par un temps sec et des températures au-dessus des normales saisonnières, puis par le retour de la pluie à partir du 24 septembre. Cela n’entame en rien le moral des vignerons, chacun reconnaît que ces pluies sont bienfaitrices pour atténuer la sécheresse de surface.

    Les premières impressions du millésime

    Les vins du millésime 2019 sont expressifs. La pureté aromatique sera une de leurs caractéristiques.

    Les blancs offrent des nez sur notes de fruits à chair blanche complétées par une belle déclinaison d’agrumes. S’y mêlent des sensations de douceur et de fraîcheur. Les bouches sont pleines, croquantes reposant sur une assise minérale. Elles allient matière et élégance.

    Les rosés proposent des teintes soutenues. Les arômes de fruits dominent (orange sanguine, framboise), en harmonie avec une juste vivacité.

    Les rouges offrent un bon potentiel. D’un beau rubis, les vins présentent des tanins souples accompagnés par une agréable fraîcheur. Les arômes de fruits rouges frais, apportent la gourmandise.

    Le millésime 2019 : une belle réussite qui confirme que le terroir est essentiel.

  • 2018 : L’ANNÉE DES RECORDS

    2018, un millésime précoce et singulier qui aura défié la météo.
    Il s’est construit sous des conditions climatologiques extrêmes et exceptionnelles : pluies printanières records et été caniculaire.

    La campagne viticole

    L’hiver aura été morose avec un soleil timide et une pluviométrie abondante.
    Le printemps débutera comme l’hiver s’est terminé, sous la pluie. L’amélioration des conditions météorologiques tant attendue n’aura pas lieu. La 1ère décade de mars est fraîche, voir froide. Après une petite accalmie en février, les précipitations sont de nouveau fortement excédentaires. A l’inverse de 2017, la nature ne semble pas vouloir s’emballer.
    Le mois d’avril sera lui marqué par une chaleur précoce exceptionnelle. Les conditions sont alors idéales pour favoriser le débourrement de la vigne qui se déroule aux alentours de mi-avril.
    A partir de cette date, la météo s’affole : les températures grimpent en flèche. La période du 18 au 22 avril sera marquée par un épisode précoce de fortes chaleurs avec des températures nocturnes douces et des journées exceptionnellement chaudes. La journée du 21 sera la plus chaude jamais observée pour un mois d’avril.
    En l’espace de quelques jours, le retard sur le millésime 2017 est non seulement comblé mais une avance de plusieurs jours est même prise.
    La fin du mois d’avril voit le retour de températures plus froides. Le douloureux souvenir des gels d’avril 2016 et 2017 refait surface. Les hommes et les femmes se préparent à mener un nouveau combat contre les éléments. Celui-ci n’aura pas lieu : une étape critique vient d’être franchie.
    Le mois de mai se succèdent également des périodes pluvieuses très favorables au mildiou. Tous les vignobles sont concernés même si, dans la majorité des cas, les intensités d’attaques restent de faible ampleur.
    Un premier bilan peut déjà être dressé : il n’y aura pas de manque d’eau. L’année s’annonce comme record en termes de précipitations avec, déjà, des cumuls proches de moyennes annuelles sur certains secteurs viticoles.
    La floraison se déroule les tous premiers jours de juin dans de bonnes conditions météorologiques. L’avance se confirme : 2018 sera un millésime précoce.
    Les conditions météorologiques changent radicalement à compter de mi-juin. Un temps estival s’installe en prenant parfois des allures caniculaires. Une nouvelle saison viticole débute alors. Juillet poursuit sur la même tendance avec des températures bien au-dessus des normales saisonnières.
    L’été 2018 est le plus chaud après celui de 2003 et sa canicule.
    La sécheresse prolongée est l’autre caractéristique de l’été 2018, le plus sec depuis 1945. Cette pluviométrie en déficit sera le meilleur remède à l’épidémie de mildiou qui semblait inéluctable.
    La fin de campagne est apaisée même si quelques symptômes de sécheresse apparaissent sur les vignes les plus sensibles. Dans la grande majorité, les sols restent encore humides et l’alimentation hydrique de la vigne est satisfaisante.
    Dans ces conditions, la véraison débute les derniers jours du mois de juillet sur les parcelles les plus précoces. Toutefois, l’arrêt de croissance n’étant pas absolument complet, le démarrage de la véraison est lent.

    La maturation

    La maturation se déroule dans des conditions estivales. Les réserves hydriques permettent de passer cette période sans difficulté sauf sur quelques secteurs ou parcelles, avec des sols très filtrants ou à l’enracinement peu profond. Après coup, le printemps pluvieux tant maudit aura été bénéfique. Cet épisode caniculaire au cours de la maturation a comme conséquence une dégradation de l’acide malique. Cela garantit également l’absence de saveurs végétales. Les teneurs en sucres progressent à un bon rythme. Les caractéristiques du millésime à venir commencent à se dessiner.
    Le moral des vignerons est bon, mais un possible impact du manque de pluie sur le poids des grappes s’inscrit dans les esprits.

    Les vendanges

    Les conditions météorologiques de septembre ont permis de maintenir le potentiel qualitatif de la récolte : aucune altération n’était à craindre. Elles offrent ainsi l’opportunité d’attendre la maturité optimale pour chaque parcelle.
    Les vendanges étaient annoncées précoces, elles débuteront dès les derniers jours d’août pour les pinots gris à Reuilly. Les rouges sont cueillis à partir du 5 septembre. Sous l’effet des températures élevées de ce début de mois, les baies flétrissent, la concentration en sucre des raisins rouges augmente rapidement. Le rythme de récolte s’accélère.
    Le sauvignon est récolté à partir du 10 septembre. La vendange s’étale au sein des vignobles du Centre-Loire en fonction des blocages de maturités observés mais également du potentiel de récolte.
    Autre fait marquant : les vendanges se déroulent au cours d’un mois de septembre exceptionnellement ensoleillé, plus vu depuis 2003.
    Il s’accompagne également de températures très au-dessus des normales saisonnières, celles-ci dépassent régulièrement les 28, 29°C. La chaleur de l’après-midi accable les raisins et les hommes. Les domaines réorganisent alors les chantiers de récolte : les vendanges nocturnes ou très tôt le matin deviennent la norme.

    Les premières impressions du millésime

    2018 a les caractéristiques d’un millésime solaire.
    Les vins blancs, encore un peu timides, distillent des notes évoquant les fruits : la poire, la mandarine se distinguent nettement. Les bouches se montrent souples, aériennes, oscillant entre douceur et fraîcheur. La précision aromatique est déjà au rendez-vous. La texture en bouche demande, elle, à s’affiner mais l’ensemble est déjà séduisant.
    Un peu de patience sera nécessaire.
    Les rosés sont habillés d’une robe soutenue. Les arômes de fruits rouges frais s’expriment pleinement. Les bouches sont gourmandes, rafraîchissantes.
    Les rouges sont à la fois puissants et digestes. Ils montrent des robes profondes, rubis nuancées de violet. Les fruits rouges de belle maturité dominent mêlés de notes épicées assurant la fraîcheur caractéristique des vins rouges de Loire. Les bouches sont bien structurées, s’appuyant sur des tanins enrobés.

    En conclusion, le millésime 2018 sera un millésime sur l’élégance.

  • 2017 : UN MILLÉSIME DE CONTRASTES

    Le millésime 2017 s’inscrira dans la série des millésimes précoces.

    Avec, à la sortie de l’hiver, des températures dignes d’une fin de printemps, la nature s’est emballée. Cette avance sera conservée jusqu’aux vendanges malgré une saison viticole marquée par une météo contrastée selon les mois et les secteurs.

    La campagne viticole

    L’hiver 2017 se caractérise par un temps froid et sec. Le déficit de pluviométrie est important (-60% par rapport à la normale). Les températures sont plus contrastées. Inférieures aux normales saisonnières sur le mois de janvier, elles repartent à la hausse dès le mois de février comme une introduction à un printemps remarquablement chaud. Fin mars et la première décade d’avril, les températures sont dignes de mi-mai. La végétation s’emballe et les vignes laissent pointer leurs bourgeons les tout premiers jours d’avril avec 8 à 10 jours d’avance sur la moyenne décennale.

    La seconde partie d’avril sera malheureusement marquée par un épisode de froid. Les vignerons passeront plus d’une dizaine de nuits à lutter contre le gel. Les températures sont enregistrées jusqu’à -5°C. Le combat est inégal.

    Les Vignobles du Centre-Loire, comme tous les autres vignobles français, paient encore un lourd tribut. Les dégâts sont irréguliers mais tous les vignobles sont touchés. Châteaumeillant est entièrement dévasté, Pouilly-Fumé est à nouveau touché dans des proportions importantes.

    Avril restera dans les mémoires comme un mois historique en termes de gelées mais également par une pluviométrie très déficitaire (-70% par rapport à la normale). Une nouvelle fois les femmes et les hommes de la vigne se relèvent et poursuivent le travail.

    Alors qu’en 2016 on avait battu des records de pluviométrie, mai 2017 est sec. La première décade est grise et froide, la dernière sera tout le contraire avec des records de températures enregistrés les 27 et 28 mai.

    Ces conditions sont favorables à la pousse de la vigne. Celle-ci va donc se développer rapidement. La météo impose un rythme soutenu : les viticulteurs doivent être présents. Les travaux viticoles se suivent sans temps morts. Les vignes gelées rattrapent leur retard.

    Le mildiou fait son apparition assez timidement fin mai. L’oïdium est très discret. La météo favorable en hiver et au printemps puis la pousse rapide de la vigne éloignent les dangers. Là encore un vrai contraste avec la saison dernière qui montre que le climat n’est pas toujours ingrat.

    La floraison se déroule les premiers jours de juin dans des conditions climatiques favorables : climat assez chaud et peu arrosé. Les stades phénologiques s’enchaînent rapidement : la maturité s’annonce homogène.

    Un épisode caniculaire s’installe alors du 10 au 25 juin. Les températures dépassent régulièrement les 30°C pendant les 15 jours. Cela s’accompagne d’un déficit hydrique important (-40% par rapport à la normale). Cette situation sans être critique devient préoccupante. La pousse de la vigne se ralentit.

    La chaleur persiste tout au long du mois juillet avec deux pics de chaleur du 4 au 7 et du 17 au 19 juillet. Les précipitations sont très variables selon les secteurs, les cumuls ayant été principalement apportés sous forme d’averses orageuses accompagnées parfois de chutes de grêle. Cela aura également des conséquences sur le potentiel de production.

    Ces épisodes pluvieux ont permis un apport d’eau attendu par beaucoup mais sur les secteurs épargnés, des symptômes de stress hydrique sont observés.

    Dans ces conditions contrastées, la véraison débute les premiers jours du mois d’août. Toutefois, l’arrêt de croissance n’étant pas absolument complet, la véraison démarre lentement.

    La maturation

    La maturation se déroule dans des conditions climatiques particulières. Août est marqué par une alternance de petites pluies et de conditions ensoleillées avec une fin de mois caniculaire.

    Ces conditions assurent le grossissement des baies et leur chargement en sucres. Les quelques jours de fortes chaleurs dégradent les acides et garantissent l’absence de saveurs végétales. Les nuits restant fraîches le fruité est, lui, préservé.

    Dans certains secteurs déjà peu arrosés au cours de la saison, le besoin en eau se fait sentir. A l’inverse dans les secteurs ayant eu une bonne alimentation hydrique, certaines baies sont éjectées, se fendillent ou sont grignotées par les guêpes

    faisant craindre un développement de la pourriture. Chaque jour le niveau de vigilance monte d’un cran tout comme le niveau d’inquiétude des viticulteurs et des techniciens.

    L’automne arrive alors brusquement en septembre avec des températures plus fraîches. Ce retour à des conditions plus normales permet de stabiliser les états sanitaires et d’attendre la maturité optimale.

    Les vendanges

    Après une maturation sous surveillance, l’ambiance de début de vendange est tendue. La cueillette débute les derniers jours d’août pour les pinots gris à Reuilly. Le sauvignon est récolté à partir du 12 septembre pour les autres appellations. Les cépages rouges sont majoritairement cueillis entre le 19 et le 22 septembre.

    Le sauvignon blanc répond une nouvelle fois présent : les raisins proposent une belle qualité gustative et sanitaire. Sur les vendanges rouges, la situation est plus contrastée avec des tris nécessaires afin de maintenir la qualité des vins.

    Les derniers coups de sécateurs sont donnés en octobre. C’est l’une des rares fois où les vendanges en Centre-Loire se seront étalées sur 3 mois.

    Les premières impressions du millésime

    Les vins blancs sont très élégants. Les notes d’agrumes, de fruits à chair blanche sont bien représentées. La minéralité et quelques touches de réglisse complètent avantageusement l’ensemble. Les bouches révèlent du gras, puis une rondeur soutenue par une belle fraîcheur.

    Les rosés proposent une robe généralement assez pâle. Les notes de pamplemousse, d’orange sanguine dominent en parfaite harmonie avec une juste vivacité en bouche.

    Les vins rouges apparaissent avec une robe d’une bonne intensité. Les notes de petits fruits rouges composent le profil aromatique. Les cuvaisons et extractions bien ajustées aux caractéristiques du millésime ont permis d’obtenir de bons tanins, mesurés et souples.

    Au final un millésime 2017 sur la gourmandise.

    Fabrice DOUCET (SICAVAC)

    Contact presse : Benoit ROUMET – benoit.roumet@vins-centre-loire.com

  • 2016 : UNE BELLE RECOMPENSE

    Ce millésime 2016 aura donné du fil à retordre aux vignerons ! Les conditions climatiques ont été difficiles : pluies, humidité, gel, échaudage,… Il aura fallu beaucoup de sang froid aux femmes et aux hommes de la vigne pour arriver, grâce à un petit sursaut de la nature, à élaborer un très beau millésime.

    La campagne viticole

    L’hiver 2016 a été marqué par une douceur excessive et par une pluviométrie tout aussi excessive. Il pointe le bout de son nez uniquement à deux reprises : au moment de fêter Saint-Vincent et les deux premières décades de mars. Il se termine comme l’hiver 2015, sans qu’aucune journée de gel ne se soit produite. Les précipitations hivernales sont excédentaires tous les mois.

    Le cycle végétatif démarre avec du retard au cours d’un mois d’avril marqué par une alternance de périodes douces et de périodes froides. Dès le 18 avril, les vignes sont exposées à des températures nocturnes négatives. La nuit du 26 au 27 avril générera les plus gros dégâts. Différentes conditions climatiques ont été observées. Parfois, il a plu la veille, humidifiant les bourgeons et les rendant encore plus sensibles aux basses températures.

    Les dégâts sont difficiles à estimer mais on sait déjà tous qu’ils seront importants pour les appellations des Coteaux du Giennois, Menetou-Salon, Pouilly-Fumé, Quincy et dans une moindre mesure Sancerre.

    Le mois de mai démarre et se termine dans la fraîcheur. Il laissera surtout le souvenir d’un mois exceptionnellement pluvieux (+115% de précipitations) rendant particulièrement difficile l’accès aux parcelles. Les 1ères journées de juin sont très fraîches et bien arrosées, une période d’accalmie du 5 au 9 juin puis à nouveau un temps perturbé. Ces conditions météorologiques sont évidemment favorables au développement des maladies et en particulier du mildiou. Celui-ci aura également des conséquences sur le potentiel de production .La météo est stressante pour la vigne et pour ceux qui la cultivent.

    La floraison commence la 2ème quinzaine de juin avec des conditions climatiques toujours difficiles, accentuant les phénomènes de coulure et de millerandage. Un 1ier petit sursaut de la nature, le 23 juin, le soleil revient, les températures sont chaudes et la floraison se déroule rapidement dans des conditions météorologiques plutôt favorables.

    L’été semble alors vouloir s’installer. La pluie s’arrête. Sur juillet et août, le cumul de pluies est inférieur de 90% à la moyenne des trente dernières années. Le thermomètre s’élève à partir du 15 juillet avec une canicule assez tardive à la fin du mois d’août. Ce coup de chaud laissera lui aussi des traces, les premiers symptômes de stress hydrique sont observés fin

    août avec surtout des phénomènes d’échaudage.

    La véraison démarre la 2ième quinzaine du mois d’août. Freinée par les conditions très sèches, elle se fait lentement mais dans cette ambiance, la qualité sanitaire du raisin est très bonne.

    La maturation

    Le mois de septembre débute dans des conditions estivales avec du soleil et des températures élevées (plus de 30°C). Les amplitudes thermiques entre le jour et la nuit sont propices à la maturité phénolique et à la maturité aromatique éloignant le spectre de saveurs végétales. Le manque d’eau commence à se faire ressentir.

    Les vignerons osent à peine se plaindre et réclamer une petite pluie. Cela sera le cas les 14 et 16 septembre, un petit miracle dans cette année difficile. Les baies grossissent enfin. La production des sucres se poursuit, la diminution des acides est contenue.

    Des nuits fraîches, des journées ensoleillées, les conditions de maturation ont été parfaites, permettant aux vignerons de patienter jusqu’à la maturité optimale des blancs comme des rouges.

    Les vendanges

    Les vendanges débutent le 21 septembre pour les Pinot Gris à Reuilly. Le sauvignon est récolté à partir du 3 octobre pour les autres appellations. Les cépages rouges sont majoritairement cueillis entre le 10 et le 17 octobre.

    Pas de pluie pendant ces vendanges, pour le 4ème mois consécutif, la pluviométrie a été déficitaire. Les fraîcheurs matinales seront un marqueur de cette campagne de cueillette.

    Les premières impressions du millésime

    A l’image du millésime 2015, les vins du millésime 2016 proposent une belle pureté aromatique.

    Comme tous les millésimes tardifs, la fraîcheur est présente, les bouches sont croquantes. Les nez, encore un peu timides, laissent présager des notes de fleurs blanches, de fruits à chair blanche reposant sur une assise minérale.

    Les rosés proposent une nouvelle fois des teintes soutenues. Les arômes de fruits dominent (orange sanguine, framboise).

    Les rouges seront la belle surprise du millésime. D’un rouge profond, les couleurs sont intenses. Ils dévoilent des arômes de fruits rouges (cassis, framboise) mêlés de notes florales. Les bouches sont fraîches reposant sur des tanins veloutés.

    De 2016, on retiendra l’épisode de gel et la qualité des vins élaborés. L’histoire se termine bien en Centre-Loire.

  • 2015 : CHALEUR ET SECHERESSE POUR UN MILLESIME PROMETTEUR

    Le Centre-Loire, comme toute région septentrionale, a des effets millésime marqués. Ce sera encore le cas en 2015, où les conditions climatiques très particulières ont permis la production de vins aux arômes très purs.

    La campagne viticole

    Sans caractère exceptionnel, l’hiver 2014-2015 est l’un des moins froids depuis cent ans. Après un début d’hiver doux, un coeur d’hiver en février sensiblement plus frais mais sans période de gel, il s’achève par un mois de mars dans les normales saisonnières. Les précipitations hivernales supérieures à la moyenne jusqu’à la fin février contribuent à un bon rechargement hydrique des sols et sous-sols au début du printemps.

    Le cycle végétatif démarre avec un léger retard rapidement compensé par des températures très douces à partir du 8 avril. Ces conditions thermiques favorables en avril, associées à un rechargement hydrique correct des sols, ont assuré un débourrement homogène et franc. Le soleil règne alors en maître mais c’était sans compter la fraîcheur et le mauvais temps de la dernière semaine d’avril. Mai démarre également fraîchement et sous la pluie mais dès le 4 mai, le printemps revient pour ne plus repartir. L’été avant l’heure perdure, les pluies sont rares et faibles. Une petite grêle le 20 mai sur une partie du Sancerrois, Quincy, Reuilly vient rappeler des mauvais souvenirs. On observe quelques dégâts sur Reuilly.

    La floraison commence la première quinzaine de juin dans des conditions très favorables associant températures légèrement supérieures à la moyenne et faibles précipitations. Malgré tout, on observe de la coulure en sauvignon. Un épisode pluvieux intervient les 12 et 14 juin puis la sécheresse s’installe. Les températures quasi caniculaires s’installent dès la première semaine de juillet. Conséquence de cette sécheresse, les premiers symptômes de stress hydrique sont observés mi-juillet sur les parcelles jeunes. Pour les autres, le feuillage vert très pâle trahit un ralentissement de leur développement.

    La véraison démarre début août mais, freinée par les conditions très sèches, elle se fait très lentement. Un épisode pluvieux mi-août vient mettre fin à ce scénario. La véraison se termine alors rapidement.

    Dans cette ambiance sèche, les maladies et les ravageurs sont réprimés naturellement. L’oïdium, présent mais surveillé avec la plus grande vigilance, est bien contrôlé.

    La maturation

    Les conditions de maturation ont été très favorables. On s’attendait à des baies de petite taille, des teneurs en acidité plus faibles, compte tenu des conditions climatiques estivales. C’est un fait de l’année.

    Un dernier épisode pluvieux, fin août, bénéficient aux vignes qui réclamaient encore un peu d’eau. Les baies grossissent enfin. Ces pluies freinent à peine la dynamique de maturation. Les teneurs en sucre progressent rapidement. La diminution des acides est contenue. Les maturités technologique et phénolique sont atteintes rapidement, la situation sanitaire est exceptionnellement bonne : la date de récolte pourra se décider uniquement par la dégustation des baies et la mise en place harmonieuse de tous les éléments du raisin.

    Les vendanges

    Les vendanges débutent sereinement le 7 septembre pour le Pinot Gris à Reuilly. Le Sauvignon est récolté à partir du 14 septembre pour les autres appellations. Les cépages rouges sont majoritairement cueillis entre le 17 et le 20. Les petites giboulées de septembre n’entament en rien le moral des vignerons. Ces pluies ont même le mérite d’affiner les pellicules très épaisses.

    Les premières impressions du millésime

    Les jus de raisin proposaient une belle pureté aromatique. Cela sera une des caractéristiques des vins du millésime 2015.

    Les vins blancs sont élégants, généreux. Ils dévoilent des arômes complexes de fruits blancs. Les bouches sont denses, chaleureuses et parfaitement équilibrées par une sensation acide rafraîchissante.

    Les vins rosés proposent des teintes plus soutenues que les derniers millésimes, allant du marbre rose au saumon. Les odeurs de fruits dominent (pamplemousse rose, framboise).

    Les vins rouges se présentent avec une belle robe rubis. Ils dévoilent des arômes de fruits frais (fraise, cerise, framboise) ponctuées de notes florales. Les tanins soyeux et ronds, reflets d’une belle maturité offrent fraîcheur et élégance.

    2015 est un beau millésime, déjà très gourmand, et qui comme tous les millésimes solaires conservera son caractère de jeunesse pendant longtemps.

  • 2014 : UN MILLESIME DE CARACTERE

    Le décalage climatique entre les saisons se traduit de façon paradoxale par un millésime 2014 de grand potentiel. La superbe arrière-saison aussi exceptionnelle qu’inattendue a donné aux vins toutes leurs qualités de finesse et de puissance.

    La campagne viticole

    2014 est caractérisé par un long cycle végétatif. La fin d’hiver douce et un mois de mars sec ont entraîné le réchauffement précoce des sols et accéléré le départ en végétation. Le débourrement s’est produit dans les premiers jours d’avril. Ensuite, hormis la période du 6 au 13 juin et la deuxième quinzaine de juillet, l’année a été froide jusque fin août. La vigne a donc pris du retard pendant toute la saison : alors qu’elle avait une avance de 10 jours au débourrement, celle-ci tombait à 3 jours à la floraison néanmoins rapide et homogène pour finir avec un retard de 4 jours à la véraison. Pour les précipitations, 2014 se partage en trois phases : plutôt sec de mars à mi-juillet puis très pluvieux jusqu’au 25 août et enfin retour de la sécheresse favorisant l’installation d’une contrainte hydrique progressive et modérée. Les maladies cryptogamiques ont été moyennement virulentes. L’oïdium s’est montré dans des secteurs inhabituels tandis que le risque mildiou s’est prolongé jusque début août. Peu de dégâts sont à déplorer. La pourriture grise (botrytis) a été quasi inexistante. Seule la pourriture acide a obligé à effectuer des tris dans les rares parcelles concernées.
    Enfin, septembre est heureusement venu transfigurer le millésime : chaleurs sans excès dans la journée, nuits relativement fraîches, sécheresse entrecoupée de rares petites pluies.

    La maturation

    Les excellentes conditions climatiques de l’arrière-saison sont à l’origine d’une maturation lente durant laquelle chaque élément s’est mis en place avec harmonie. Sous un bel ensoleillement, les journées chaudes ont favorisé l’augmentation des sucres tandis que les nuits fraîches ont préservé le fruité et freiné la diminution de l’acidité qui se trouvait très élevée au départ. Les teneurs en sucres étant partout bonnes, c’est l’acidité malique et la dégustation des baies qui ont guidé le suivi de la maturation ; il a fallu s’armer de patience pour atteindre le juste niveau. 2014 fait partie de ces années remarquables où sucres et acidités à la fois sont élevés et parfaitement équilibrés.
    Les arômes et la couleur logés dans des pellicules saines et épaisses ont aussi évolué dans les meilleures conditions. Le bon état sanitaire a permis d’obtenir des moûts très purs.

    Les vendanges

    Les vignerons ont fait preuve d’une grande maîtrise dans la détermination de la date de vendange. D’une part, ils ont su observer avec précision la maturation de leurs parcelles pour récolter chacune au meilleur moment, exercice d’autant plus compliqué que les évolutions ne correspondaient pas à l’ordre habituel. D’autre part, alors que le beau temps régnait, ils ont eu la sagesse d’attendre que les raisins atteignent la maturité optimale, en prenant le risque de subir une possible dégradation du climat. Aussi les vendanges ont elles démarré épisodiquement en Pinot Gris à Reuilly le 15 septembre et en Sauvignon à Sancerre le 18 septembre. Le gros de la cueillette a commencé le 29 septembre pour finir entre le 6 et le 11 octobre. Les rouges ont en majorité été rentrés avant le 5 octobre. Les dernières grappes ont été ramassées le 13 octobre.

    Les premières impressions du millésime

    A l’image des pellicules épaisses des baies, les vins révèlent de la consistance et de la densité. Les acidités élevées restent souvent discrètes au palais car elles sont équilibrées, voire masquées, par la richesse naturelle.
    Les vins blancs dévoilent des arômes prometteurs. La finesse et la complexité s’affirment déjà : notes fruitées (poire, pêche, fruits exotiques), nuances de fraîcheur végétale et parfois même déjà, délicates touches minérales. En bouche, l’équilibre gustatif est marqué par la tension. La nervosité souvent appuyée est bien contrebalancée par le charnu, imprimant des sensations de plénitude et de puissance. Avec une finale persistante, les blancs 2014 ont un véritable potentiel de garde.
    Selon les terroirs, ils devraient commencer à atteindre leur pleine expression après 8 à 15 mois d’élevage. Les amateurs de millésimes anciens pourront même leur faire traverser une ou deux décennies avant d’apprécier leurs grandes qualités au vieillissement.
    Les rosés apparaissent sous des robes généralement assez pâles, saumonées plus ou moins nuancées de corail. Les odeurs de fruits (fraise, framboise, banane) dominent. Vivacité et fraîcheur caractérisent la bouche. Ils seront de bonne tenue. Les rouges présentent de jolies couleurs, aux reflets rubis vifs, teintées de pourpre. Encore fermés, les arômes de fruits rouges (griotte, framboise) sont typés et élégants. Les tanins mesurés tapissent la bouche bien qu’exacerbés par l’acidité à ce stade où les fermentations malolactiques ne sont pas encore faites. Le gras transparaît en arrière-plan et finira par prendre sa juste place au cours de la conservation.

  • 2013 : UN MILLESIME D’ATTENTE

    Un cycle végétatif long et tardif, une date de vendanges jamais vue depuis plus de 20 ans, des vins qui n’exprimeront toutes leurs qualités qu’après quelques mois d’élevage, 2013 est un millésime d’attente qui devrait surprendre favorablement.

    La campagne viticole

    Année froide, 2013 a été une année tardive. Jusqu’au 10 avril, les températures très inférieures aux normales n’ont permis aucune activité végétative. Le débourrement a eu lieu avec une dizaine de jours de retard. Le froid et l’humidité du printemps ont accru le retard de végétation qui atteignait 2 semaines à la floraison. La coulure et le millerandage qui en ont résulté expliquent la petite taille des grappes à la récolte, principalement en blanc. Est alors survenue une longue période, du 20 juin à mi-septembre, marquée par de la sécheresse et des températures très élevées en juillet. Les maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, ont été relativement bien contenues. Les réserves en eau accumulées dans les sols étaient utilisées par la vigne qui, ainsi, ne subissait pas de contrainte hydrique excessive, excepté dans quelques secteurs où des blocages de maturation commençaient à être observés. La douceur et l’humidité se sont ensuite installées pendant 20 jours, jusqu’au 9 octobre. La saison viticole s’est terminée sur une période plus fraîche et toujours empreinte d’humidité.

    La maturation

    Les quelques pluies de la deuxième quinzaine de septembre ont accéléré l’accumulation des sucres, tandis qu’en raison de la fraîcheur des températures les acidités totales diminuaient lentement. Le climat doux de fin septembre a relancé la maturation : concentration des sucres, chute des acidités, affinement des arômes. Il a également été propice au développement du botrytis. Les pellicules du sauvignon blanc étant épaisses, le botrytis s’est implanté sous sa forme noble ; traditionnellement, cette évolution est recherchée dans les années tardives comme 2013 car elle améliore la qualité des vins : augmentation du gras et de la finesse aromatique.
    Ponctuellement et surtout sur certains sols filtrants, la dégradation sanitaire aurait pu entraîner des déviations gustatives ; il a fallu purifier les moûts blancs de façon plus poussée et trier les vendanges rouges qui n’ont fort heureusement été que peu touchées.
    La production de sucres est restée importante jusqu’à la fin de la récolte. Les acidités un peu élevées au début se sont très bien rééquilibrées à partir du 7 octobre.

    Les vendanges

    Les vendanges ont démarré lentement. Le pinot gris à Reuilly a été récolté dès le 26 septembre. A Sancerre, les parcelles les plus précoces ont été rentrées à partir 2 octobre. Sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire, le rythme s’est progressivement accéléré et la majorité des raisins ont été cueillis entre le 7 et le 19 octobre. Le bon équipement des exploitations a permis de vendanger rapidement au moment optimum puis de vinifier dans les meilleures conditions.

    Les premières impressions du millésime

    Comme tous les vins des millésimes d’attente à la maturation longue et tardive, les 2013 se révèlent souvent austères dans leur jeunesse.
    Les vins blancs sont encore fermés. Les arômes floraux dominent ; ils peuvent être mêlés de notes végétales ou fruitées. Selon l’origine et la date de vendange, leur équilibre en bouche se caractérise par une tendre fraîcheur ou une nervosité plus ou moins appuyée. L’expérience nous enseigne que ce style de vins gagne toujours en qualité au cours de la conservation : l’acidité rend parfois la dégustation plus difficile dans les premiers mois mais est un atout pour leur évolution.
    Les vins rouges apparaissent avec une robe de bonne intensité. Les arômes fruités (framboise, mûre) sont nuancés de touches florales (pivoine). La connaissance analytique de la composition des raisins en polyphénols et le suivi gustatif pendant les cuvaisons ont permis de maîtriser les extractions et d’obtenir de très bons tanins, mesurés et souples.

  • 2012 : DES VINS COMPLETS ET RACES

    La campagne viticole

    Dans un hiver 2011-2012 sec et relativement doux, la seule période de froid significative a eu lieu au cours de la première quinzaine de février, occasionnant la destruction de quelques bourgeons.
    Le débourrement fut précoce, de fin mars à début avril. Le retournement climatique à partir du 10 avril entraîna une longue période de trois mois globalement froids et humides.
    Quelques bourgeons furent à nouveau gelés en avril. Petit à petit, l’avance du début de saison s’est perdue.
    La floraison s’est déroulée avec environ une semaine de retard s’étendant sur trois semaines. La coulure et le millerandage ont sévi de façon irrégulière. Les rouges ont été assez touchés alors que les blancs ont bien résisté. La pression des maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, a été forte mais bien maîtrisée dans l’ensemble.
    Une nouvelle inversion de climat s’est produit mi-juillet avec la fin des précipitations. A partir du 10 août, les températures sont redevenues supérieures aux normales. Ces conditions climatiques sont arrivées juste au bon moment pour provoquer l’arrêt de la croissance des rameaux, accélérer et resserrer la véraison.
    La sécheresse a perduré jusqu’au 20 septembre où on a commencé à constater des blocages de maturation dans les jeunes parcelles sur les sols sensibles. Du 21 au 27 septembre des pluies importantes (50 à 60 mm) sont arrivées à point nommé pour relancer la maturation.

    La maturation

    Les conditions de maturation ont été très favorables. La sécheresse a permis la concentration en sucres. Cette évolution a été stoppée par les pluies des derniers jours de vendanges. Les nuits fraîches ont préservé le charnu et l’acidité (teneurs élevées en acide tartrique et normales en acide malique) tandis que les arômes se sont développés lentement et tout en finesse.
    L’ensoleillement a été bénéfique pour la couleur et les tanins des rouges, mais également pour les arômes. Grâce aux peaux épaisses, l’état sanitaire est resté excellent, ce qui a laissé toute la sérénité nécessaire aux vignerons pour attendre que les raisins soient bien mûrs.

    Les vendanges

    L’étalement de la floraison s’est retrouvé à la maturité. Reuilly a entamé la campagne le 15
    septembre par les pinots gris. Les parcelles les plus précoces de Sancerre étaient récoltées dès le 20 septembre mais c’est le premier octobre que les vendanges ont véritablement débuté sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire.
    Le suivi précis des maturations technologique, aromatique et phénolique, parcelle par parcelle, est aujourd’hui bien ancré. Aussi, de nombreux vignerons ont récolté de façon discontinue, en cohérence avec les différences d’évolution des terroirs.

    Les premières impressions du millésime

    Les vins affichent une plénitude et une concentration remarquables. Les bouches ont de superbes expressions, avec des équilibres différents selon la date de vendange : les premiers raisins récoltés donnent des vins plus incisifs, puis au fur et à mesure de la maturation, le gras se développe et s’amplifie.
    Les blancs exhalent de superbes arômes. Bien ciselés, ils sont à la fois délicats et complexes. Les nuances de fleurs blanches et de fruits frais dominent. Elles peuvent être agrémentées de notes épicées ou de subtiles touches végétales. Dotés d’une grande pureté, les blancs ont à la fois de la fraîcheur et du charnu.
    Les rouges montrent des robes profondes, rubis plus ou moins nuancées de violet. Avec les
    extractions douces qu’on pratique aujourd’hui, leurs tanins sont mesurés. Le fruité gourmand des raisins se retrouve dans les vins dont la bouche, en fonction des origines, est dense à séveuse.

  • 2011 : UN CLIMAT INSOLITE ET PARADOXAL POUR DES VINS TYPES

    L’été au printemps et l’automne en été, insolite et paradoxal, tel fut le climat pendant la saison viticole 2011. Après une pousse très rapide en avril et mai jusqu’à la floraison, la vigne retrouva un rythme normal pour le développement et la maturation de ses raisins. Le millésime fut sans doute un des plus précoces depuis le fameux 1893.
    Malgré ce climat, les vins sont typés. Souples et pleins au palais, ils conservent la fraîcheur
    caractéristique du Centre-Loire. Leurs arômes sont bien ciselés. Les 2011 ont le potentiel pour se développer et s’épanouir à la faveur des mois d’élevage.

    La campagne viticole

    Une fin d’hiver douce a provoqué un débourrement précoce, dès la première semaine d’avril. Le printemps très chaud (+2,7°C en avril et en mai) et sec (65% de déficit pluviométrique) a entraîné une accélération de la pousse de la vigne, les stades végétatifs se succédant à une cadence effrénée : 53 jours se sont écoulés entre le débourrement et la floraison contre 65 jours en moyenne. La floraison fut rapide. Elle eut lieu avec 3 semaines d’avance pour se terminer dans les derniers jours de mai.
    Le climat s’est alors inversé en devenant plus froid, surtout entre le 14 juillet et le 15 août, et plus humide pour le plus grand bénéfice des raisins qui commençaient à souffrir de cette « arythmie ».
    La vigne a récupéré ; elle s’est imprégnée de l’eau qui lui faisait défaut pour retrouver son fonctionnement normal. La période de maturation fut plus chaude et ponctuée de pluies orageuses localisées qui accéléraient l’évolution des raisins avec parfois des dégradations sanitaires.
    En dehors de la grêle qui a sérieusement touché tout un secteur du vignoble de Quincy le 2 mai, le climat est resté peu menaçant pour la récolte. Les principales maladies de la vigne, mildiou et oïdium, furent bénignes et n’ont nécessité qu’un nombre réduit d’interventions.

    La maturation

    La précocité de l’année et la bonne santé du feuillage étaient les premiers indicateurs du fort potentiel qualitatif. Malgré la précocité, la maturation fut lente. Il a fallu s’armer de patience, c’est à-dire non seulement suivre l’évolution de l’équilibre des sucres et des acides qui était facilement atteint, mais aussi déguster les baies pour évaluer la maturité aromatique. Cette attente a été rendue possible par l’état sanitaire qui restait globalement bon, excepté dans environ 10 % des parcelles où le botrytis fit son apparition et fut inquiétant. Là où l’état sanitaire était le plus dégradé, un débourbage plus soigneux en blanc et un tri plus rigoureux en rouge ont permis de purifier la vendange et de maintenir le niveau de qualité. Finalement, les raisins se sont caractérisés par des taux de sucres importants, sans être excessifs comme en 2009, et des acidités plutôt basses. Grâce aux températures modérées pour la saison et au ciel souvent couvert, la fraîcheur aromatique a été bien préservée.

    Les vendanges

    Les vendanges se sont étalées sur près d’un mois sous un ciel clément. Les terroirs où le manque d’eau avait été le plus marqué en juin et juillet ont été les premiers mûrs. Les premières grappes ont été coupées dès le 29 août en blanc à Sancerre et pour le pinot gris à Reuilly. Les blancs et les rouges ont été récoltés simultanément. Dans l’ensemble des vignobles du Centre-Loire, la majorité des parcelles a été vendangée entre le 5 et 17 septembre, les dernières étant rentrées le 22 septembre. On ne se souvient pas de vendanges ainsi achevées avant la fin de l’été, même 2003 et 1976 n’avaient pas été pas aussi hâtives.

    Les premières impressions du millésime

    Les blancs sont tendres, imprégnés d’une forte sucrosité naturelle. Ils ont du volume. Malgré une acidité peu marquée, ils montrent une belle fraîcheur et sont harmonieux. Les arômes, qui ont besoin de quelques mois d’élevage pour s’ouvrir, s’expriment déjà avec intensité et élégance. Ils sont dominés par les nuances de fleurs blanches et de fruits (agrumes, fruits à chair blanche), agrémentées de touches végétales et épicées.
    Les rouges, aux teintes vives et de bonne intensité, sont ronds en attaque. Les arômes aux évocations de fruits (griotte) et de fleurs (pivoine) sont expressifs. Ils dévoilent des tanins équilibrés, bien répartis, souvent fermes en finale et qui se fondront au cours du temps avec le gras perçu en milieu de bouche.

  • 2010 : UN GRAND CLASSIQUE

    Le climat 2010 modérément sec a été rythmé au long de la saison végétative par les alternances de fortes chaleurs et de températures fraîches. Aussi, la maturation, comme tous les stades – débourrement, floraison et véraison – a été marquée par un démarrage lent et un achèvement dans des conditions climatiques optimales. D’un bel équilibre en bouche associant plénitude et fraîcheur, caractérisé par de superbes arômes fruités en blanc comme en rouge, 2010 est un grand classique.

    La campagne viticole

    Après un débourrement relativement tardif, la floraison s’est étalée sur trois semaines. Les températures basses de mai et de début juin ont provoqué de la coulure en de nombreux endroits, surtout sur les blancs. La dernière décade de juin et tout le mois de juillet particulièrement chauds (+2°C par rapport aux normales) ont permis de rattraper le retard à la fermeture de la grappe. Et puis, à nouveau, c’est un climat plus froid, entrecoupé de belles journées, qui s’est installé en août et septembre, si bien que la véraison fût longue et marquée par une certaine hétérogénéité. Sur l’ensemble de la période végétative, le déficit pluviométrique est de 15%. Un épisode de grêle a touché une partie importante du vignoble de Châteaumeillant. Les autres vignobles du Centre-Loire n’ont pas subi de dégâts significatifs.
    La pression des maladies cryptogamiques fut moindre par rapport aux années précédentes. Le mildiou se manifesta tardivement, tandis que l’oïdium était un peu plus virulent. La relative sécheresse dans la profondeur du sol a préservé l’état sanitaire qui est resté bon jusqu’à la récolte.
    L’inquiétude est surtout venue des maladies du bois (esca, black dead arm) dont les symptômes se sont exprimés dans des proportions élevées, jusqu’à plus de 15 % de ceps touchés sur certaines parcelles.

    La maturation

    Ralentie dans sa première phase, la maturation s’est accélérée graduellement à la faveur des petites pluies et des périodes de plus fortes températures. La dernière semaine s’est révélée déterminante pour la qualité du millésime. En particulier, les acidités un peu élevées au début se sont bien rééquilibrées par la perte d’acide malique, tandis que les teneurs en sucres augmentaient de façon aussi impressionnante qu’inespérée. La fraîcheur nocturne et les journées ensoleillées, chaudes sans excès, ont peaufiné la maturité des arômes.

    Les vendanges

    La majorité des vignobles (Sancerre, Pouilly, Coteaux du Giennois, Châteaumeillant) ont ouvert les vendanges le 27 septembre. Reuilly et Quincy avaient donné le ban le 20, tandis qu’il fallut attendre le 29 septembre à Menetou-Salon. Les dates de récolte ont suivi les écarts de floraison et pratiquement tout était fini de rentrer le 15 octobre, les tout derniers ayant terminé le 19 octobre.
    Les vendanges se sont déroulées sous un ciel clément, hormis la grosse pluie du 4 octobre qui a permis d’achever la maturation dans les parcelles tardives. En général, les rouges ont été cueillis dans la première moitié des vendanges, exceptés quelques uns qui ont eu des très beaux résultats en repoussant la récolte à la fin avec un tri rigoureux.

    Les premières impressions du millésime

    Les blancs exhalent toute la richesse et la finesse aromatiques du sauvignon selon les origines (sols, expositions). Le fruité étonnant des moûts se retrouve dans les vins : les fruits exotiques (passion, mangue), la pierre à fusil, le buis et autres nuances végétales (rhubarbe, pois, asperge). Amples, ils sont équilibrés. Soutenus par une juste et belle vivacité, ils affirment une présence, une fermeté et une longueur remarquables au palais. Leur potentiel de conservation est certain et beaucoup n’atteindront leur pleine expression qu’après 12 à 18 mois d’élevage. Les rouges aussi sont séduisants par leur fruité intense (fraise, framboise, cassis, mûre). En bouche, l’attaque est ferme. Les tanins austères, parfois vigoureux, bien soutenus par du gras, confèrent de la solidité et de la longueur à la structure. La fermentation malolactique saura apporter de la rondeur. Plus sur l’élégance que sur la puissance, ils pourront être prêts assez tôt (fin 2011) mais aussi se garder pour les cuvées les plus denses.

  • 2009 : UN MILLESIME RICHE ET GENEREUX

    Des mois d’août et septembre au climat idéal, un volume de récolte limité font de 2009 un
    millésime exceptionnel : les vins, aux arômes frais et distingués, puissants en bouche, traduisent la remarquable richesse naturelle des raisins.

    La campagne viticole

    Les principaux stades végétatifs (débourrement, floraison, véraison, maturité) ont eu lieu avec au plus deux jours d’avance par rapport au rythme moyen des quinze derniers millésimes.
    Après un hiver froid et relativement sec, avril a commencé par trois semaines aux températures supérieures de 3°C par rapport aux normes habituelles. Mai a aussi été un mois chaud. Puis juin et juillet ont été conformes aux normales saisonnières, tandis que les températures plus élevées s’imposaient à nouveau à partir de la mi-août. Sans excès, les précipitations se sont surtout produites sous forme d’orages de 20 à 30 mm qui venaient interrompre des périodes de sécheresse. De la grêle, dévastatrice pour certains secteurs les 7 mai, 25 mai et 16 juillet, accompagnait malheureusement tous ces orages. Le vignoble de Menetou-Salon, le sud-ouest sancerrois, le nord de Pouilly Fumé et la partie nivernaise des Coteaux du Giennois ont été particulièrement touchés. Ainsi, ces arrosages réguliers ont entretenu l’humidité des sols à un niveau suffisant jusqu’à la véraison. Une contrainte hydrique modérée, pour ne pas dire idéale, s’est alors installée progressivement, devenant un peu plus accentuée en fin de vendanges. Menaçant tout au long de la saison, le mildiou est demeuré le principal souci de la campagne. Le climat sec d’août et septembre a préservé l’excellent état sanitaire des raisins.

    La maturation

    Les teneurs en sucres ont progressé très rapidement pour atteindre des niveaux particulièrement élevés. De mémoire de vigneron, il faudrait remonter au fameux millésime 1947 pour trouver de telles concentrations sur l’ensemble de la récolte. Les acides se sont bien tenus, notamment grâce aux nuits fraîches de la première quinzaine de septembre et à la sécheresse. Seules quelques cuvées rentrées dans les derniers jours peuvent manquer un peu d’acidité. Ces conditions ont également permis le maintien de la texture charnue des baies, caractère que l’on retrouve généralement dans les vins.

    Les vendanges

    Les bans des vendanges se sont étalés sur près de deux semaines. Reuilly et Quincy ont
    commencé les premiers entre le 12 et le 15 septembre. Ont suivi Pouilly-sur-Loire à partir du 16 septembre, puis Sancerre, Coteaux du Giennois et Châteaumeillant dès le 21 et enfin Menetou-Salon le 23. La majeure partie des raisins a été vendangée entre le 25 septembre et le 3 octobre. es dernières grappes ont été coupées le 12 octobre.
    L’équilibre entre les sucres et les acidités étant atteint dans toutes les situations, les principaux facteurs de décision pour récolter chaque parcelle devenaient la maturité aromatique pour les blancs et la maturité phénolique pour les rouges, ce qui était d’autant plus confortable pour les vignerons qu’un anticyclone durable stabilisait le climat au sec.

    Les premières impressions du millésime

    Une forte constitution et de la vinosité caractérisent les vins de ce millésime qui restera dans les annales.
    Les blancs montrent des arômes sobres et d’une grande finesse. Les notes fruitées (fruits à chair blanche, fruits exotiques par exemple) dominent. Des nuances florales et minérales, parfois agrémentées d’une touche végétale, viennent appuyer cette belle fraîcheur olfactive. La bouche est généreuse : attaque fondue, puis du gras et du charnu, voir de la chaleur, pour finir sur une vivacité équilibrée.
    Les rouges, sous une robe d’un rubis profond parfois nuancée de reflets violets, expriment la concentration. Les fruits rouges et les notes épicées marquent le nez. Les tanins sont de texture tendre lorsque les vins proviennent des terroirs calcaires ou d’extractions douces et plus austères pour ceux des terroirs argilo-calcaires et argilo-siliceux ou quand les macérations ont été prolongées. Corsés et fermes, ce sont des vins aptes à la garde.

  • 2008 : DE L’OMBRE A LA LUMIERE

    Parmi les vendanges les moins précoces de ces dix dernières années, 2008 nous offre des vins fruités, vifs et charnus grâce à un été frais mais sec et à une superbe arrière-saison.

    La campagne viticole

    Le cycle végétatif a commencé par un mois de mai chaud. Les températures ont ensuite été
    globalement inférieures aux normales saisonnières. Le printemps a été bien arrosé tandis qu’à partir de la formation des raisins, fin juin, les pluies sont devenues régulières mais globalement faibles.
    Aussi, les dates des principaux stades végétatifs de la vigne nous ramènent aux années 1980 : débourrement vers le 25 avril suivi d’une croissance ininterrompue et régulière, floraison au 20 juin qui se termine en trois jours, véraison entre le 20 et le 25 août.
    Grâce aux méthodes de suivi, notamment le réseau de parcelles de référence et la modélisation, le mildiou, pourtant très virulent, a été bien maîtrisé avec un nombre moyen d’interventions réduit.
    A la vendange, les raisins étaient parfaitement sains. Une sortie de grappes modérée, des orages accompagnés de grêle et de la coulure sont à l’origine d’une récolte plus limitée que celles des années précédentes.

    La maturation

    C’est sous une rare et bénéfique sécheresse que toute la période de maturation s’est déroulée. Dans sa première phase, elle a été très lente. Puis, elle s’est accélérée avec l’arrivée des brumes et des bruines de début octobre. Les raisins étaient riches en sucres dont la concentration a atteint des valeurs parfois très élevées. Les nuits froides ont empêché la dégradation excessive de l’acide malique. Elles ont aussi permis une évolution favorable des arômes en blanc comme en rouge et renforcé l’accumulation de la couleur dans les rouges.

    Les vendanges

    Commencées le 22 septembre à Reuilly, les vendanges se sont surtout lancées le 29 septembre sur Quincy et à partir du 2 octobre à Sancerre, Pouilly-sur-Loire, Menetou-Salon, Coteaux du Giennois et Châteaumeillant.
    La majeure partie des raisins a été récoltée entre le 6 et le 15 octobre et les derniers coups de sécateur ont été donnés vers le 20 octobre. Généralement, les blancs ont été vendangés avant les rouges. Une fois de plus, on a pu constater la sagesse avec laquelle les vignerons ont su attendre l’optimum de chaque parcelle pour vendanger.

    Le millésime

    Distingués par leurs arômes, les vins ont beaucoup de présence en bouche. Ils montrent du
    volume et de la puissance. Les blancs sont très aromatiques avec toute la gamme en fonction des terroirs. Les odeurs fruitées et florales sont mêlées de notes végétales sans excès, ce qui leur communique beaucoup de finesse. Avec une acidité franche, ils montrent un équilibre gustatif basé sur la fermeté. On retrouve dans les vins rouges les arômes de fruits rouges et particulièrement de cerise qui étaient déjà marqués sur les moûts. Ils sont complétés par des touches épicées. Leur robe est d’une belle et profonde couleur rubis plus ou moins nuancée de reflets violets. Les tanins sont de très belle qualité.

  • 2007 : AROMES ET FERMETE

    Printemps chaud et été frais, les inversions saisonnières, ont marqué le climat de l’année. Fort heureusement, la dernière période, une fois encore déterminante, a été exceptionnellement favorable : un cadeau de la nature qui nous a offert 29 jours miraculeux pour mûrir le raisin.

    La campagne viticole

    Un mois d’avril aux chaleurs mémorables, mai et juin aux températures et à la pluviométrie supérieures à la moyenne, un été frais et assez humide, une arrière-saison idéale par ses températures modérées et sa sécheresse, voilà comment le climat a façonné le millésime 2007.
    Jusque fin août, les vignerons ont traversé la campagne dans l’inquiétude. Après le débourrement précoce les risques de gelées étaient redoutés. Les travaux au vignoble durent être réalisés rapidement en raison de la vitesse de croissance de la vigne qui avait trois semaines d’avance début juin. La pression des maladies cryptogamiques telles que le mildiou ou la pourriture obligea à une vigilance accrue ; elles furent globalement bien maîtrisées et sans conséquences qualitatives pour les rares parcelles touchées. La crainte d’une maturation difficile était dans toutes les conversations dans les premiers jours qui ont suivi la véraison. Et puis, à partir du 24 août, est arrivé ce que chacun espérait sans vraiment y croire : le vent du nord, sec et froid, qui a assaini les sols et les raisins, suivi d’une remontée des températures diurnes, bien entrecoupées de nuits fraîches accompagnées de rosées matinales.

    La maturation

    Dans ces conditions, la production de sucres a été accélérée et la dégradation des acides a été ralentie. L’assimilation d’eau par les baies ayant été bien régulée par l’assèchement de l’air et des sols, les phénomènes de concentration sont apparus sur certaines parcelles. Ils se sont généralisés sur les rouges à partir de début septembre, ce qui entraîna l’intensité de leur couleur et la qualité de leurs tanins.
    Les arômes des blancs se sont affinés en douceur au cours de la phase de maturation qui a été longue malgré la précocité de l’année.

    Les vendanges

    Les bans des vendanges se sont étalés du 03 au 13 septembre, mais les parcelles ont été récoltées sur un mois, lorsque les raisins étaient prêts. Ce sont les rouges qui ont été ramassés les premiers.
    Les blancs ont été vendangés au cours des trois dernières semaines de septembre. Cette durée particulièrement longue reflète des écarts de floraison maintenus jusqu’à maturité et le sérieux des vignerons qui ont su raisonner la date de récolte, sans précipitation, avec compétence et sang froid.

    Les premières impressions du millésime

    Les premières dégustations sur les cuvées naissantes du millésime laissent entrevoir des vins typés aux arômes expressifs et à la vivacité marquée. En blanc comme en rouge, l’aptitude à la conservation apparaît excellente.
    Les blancs exhalent une palette d’arômes intenses, aussi variés que la diversité des terroirs. La dominante est florale, accompagnée de notes nettement fruitées, végétales ou minérales selon les origines. L’équilibre en bouche est caractérisé par une acidité bien présente qui, combinée au potentiel fourni par la richesse naturelle en sucres des raisins, donne des vins à la fois pleins et fermes.
    Dans les rouges, dont la robe rubis est soutenue, on retrouve les beaux arômes fruités de la vendange fraîchement récoltée. Leurs tanins sont souples et souvent concentrés. Ces vins ont le fond pour, après fermentation malolactique et élevage, prendre rondeur et ampleur.

  • 2006 : PLENITUDE ET ELEGANCE

    Au terme d’une année chaude et sèche, marquée par d’importantes amplitudes climatiques, la vigne a produit des raisins d’un excellent potentiel qualitatif qui se retrouve dans les vins. La clé de la réussite des 2006 était de récolter rapidement.

    Des « secousses » climatiques…

    Après un hiver sec, le cycle végétatif de la vigne a commencé sous une humidité bienvenue : mars et mai furent particulièrement arrosés. Les quelques réserves hydriques ainsi recréées dans les couches superficielles du sol se sont avérées fort utiles.
    En effet, juin et juillet furent très secs et aussi très chauds : +2°C pour juin et +5°C pour juillet (par rapport aux moyennes saisonnières). Ces conditions convenaient bien aux vignes qui avaient alors deux semaines d’avance. Seules les jeunes vignes de 4 à 6 ans, sur les sols les plus sensibles, ont souffert de stress hydrique.
    En août, les températures basses (-3°C) sont arrivées à point pour permettre aux ceps de récupérer et les pluies, normales pour le mois, furent suffisantes pour empêcher les blocages de maturation.
    Enfin, septembre (+2,5°C) a débuté par deux semaines de très fortes chaleurs et sans eau, compensées par un gros orage le 14. La deuxième quinzaine fut douce avec quelques pluies éparses. Les maladies de la vigne furent peu virulentes tout au long de la saison et faciles à contenir. De ce fait, les raisins étaient dans un excellent état sanitaire.

    …favorables a la maturation

    La formation des sucres fut élevée tandis que les acides restaient équilibrés. Les degrés alcooliques potentiels ont augmenté rapidement jusqu’au 14 septembre pour prendre un rythme normal ensuite. Les acidités et les pH sont restés à un bon niveau, grâce à la stabilité de l’acide tartrique tout au long de la maturation. Le ciel souvent couvert à partir de mi-septembre a permis la préservation des arômes en intensité et en fraîcheur.

    Des vendanges rapides

    Grâce à l’équipement performant des exploitations, les raisins ont été rentrés en un temps record.
    La cueillette s’est concentrée sur les 10 à 12 jours qui correspondaient au créneau optimum : avant, les raisins n’auraient pas été mûrs et après ils se seraient détériorés. Le ban des vendanges a été proclamé le 11 septembre à Reuilly, le 13 septembre à Pouilly-sur-Loire et Quincy, le 15 septembre à Sancerre et Menetou-Salon, le 16 septembre dans les Coteaux du Giennois. Le démarrage s’est généralisé sur tous les vignobles le 18 septembre avec Châteaumeillant. Les vendanges ont commencé par les blancs. Profitant du bon état sanitaire, les vignerons ont le plus souvent récolté les rouges en dernier.

    Les premières impressions du millésime

    Les cuvées ayant terminé leur fermentation alcoolique fournissent les premières indications sur le style du millésime. L’élégance aromatique et le juste équilibre entre rondeur et fraîcheur caractérisent globalement les 2006.
    Les blancs exhalent des arômes intenses et nets. Bien mûrs, ils sont à la fois riches et fins. Les notes florales et fruitées sont bien présentes. La bouche est pleine, opulente, avec une fine vivacité. Les rouges, de teinte rubis foncé à pourpre, ont un joli fruité, tant en intensité qu’en complexité. Les tanins sont bien structurés, en équilibre avec beaucoup de gras.

  • 2005 : LES DONS DU CIEL

    Des raisins d’une qualité remarquable ont fait de 2005 une année éclatante. Toutes les conditions naturelles ont été réunies au cours de la saison pour nous offrir ce millésime que l’on classe déjà parmi les plus grands.

    Un climat pour la vigne

    Globalement chaude et sèche, la saison viticole aura été rythmée par des alternances de très fortes chaleurs et de périodes plus fraîches. Bien adapté au cycle de la vigne et aux besoins du raisin, ce climat fut proche de l’idéal souhaitable hormis les orages de grêle parfois violents qui ont émaillé tout l’été berrichon.
    Les températures très élevées ont entraîné un avancement rapide du cycle végétatif jusqu’à la fin juillet puis un mois d’août frais a permis à la vigne de récupérer pour entrer sans précipitation dans la phase de maturation. Le déficit en eau, régulier et modéré, a provoqué un arrêt précoce de la croissance végétative. Toutes ces conditions ont maintenu un feuillage en parfait état de fonctionnement jusqu’à la maturité et un excellent état sanitaire des raisins.

    … Et pour la maturation des raisins

    Cette bonne santé des vignes s’est alliée à un climat particulièrement propice pour produire une importante quantité de sucres. Les températures modérées ont eu des incidences très positives.
    Les acidités sont équilibrées et elles sont restées stables jusqu’à la fin des vendanges. Le potentiel aromatique, particulièrement pour les blancs, a pu se développer lentement et en totalité. Les matières colorantes des rouges se sont accumulées favorablement : forte coloration des pellicules, tanins bien mûrs.

    Des vendanges précoces

    C’est avec une grande sérénité que les vignerons ont abordé les vendanges, la sécheresse des sols et l’absence de menace de pourriture laissant toute liberté de récolter chaque parcelle au moment de sa juste maturité.
    La cueillette s’est déroulée par beau temps, pratiquement « sans une goutte de pluie ». C’est à Sancerre que les premiers coups de sécateurs ont été donnés, dès le 7 septembre, sur des parcelles de blanc hâtives. Le ban a été proclamé le 9 septembre à Reuilly, le 10 septembre à Quincy, le 15 septembre à Châteaumeillant, le 16 septembre à Menetou-Salon et le 17 septembre pour Sancerre et les Coteaux du Giennois.
    Généralement, les blancs ont été récoltés en premier et les rouges ont, en majorité, été rentrés vers la fin.

    Les premières impressions du millésime

    En blanc comme en rouge, l’élégance des arômes, la puissance et le volume se dégagent des premières dégustations.
    Les blancs expriment de superbes arômes, intenses et tout en finesse : au cours des fermentations, les notes dominantes sont fruitées (fruits blancs, fruits exotiques), la minéralité et quelques touches végétales (réglisse) sont également perceptibles. La bouche révèle du gras, puis une rondeur soutenue par une pointe de fermeté. Les finales montrent beaucoup de persistance.
    Les rouges ont des couleurs profondes, d’un beau rubis violet. Le nez évoque les fruits rouges très mûrs (framboise, mûre). La structure gustative est étoffée, corpulente avec des tanins fermes (sur les terroirs siliceux ou argileux) à soyeux (sur les sols calcaires).

  • 2004 : LES BIENFAITS DU TRAVAIL DE LA VIGNE

    Après 2003 et sa canicule, 2004 nous ramène aux vins aromatiques et frais. Le travail du vigneron et son savoir-faire auront été essentiels pour réussir ce millésime : il fallait, d’une part, sacrifier une partie de la récolte qui s’annonçait généreuse pour n’en conserver que le meilleur et, d’autre part, vinifier en utilisant tous les ressorts de l’expérience et de la connaissance oenologique.

    L’année de la vigne

    Le cycle de la vigne a été relativement tardif avec environ 8 jours de décalage par rapport aux 20 dernières années ; les températures nocturnes ont été normales et ce sont les températures diurnes, souvent plus faibles que la moyenne, qui expliquent cette lenteur végétative.
    Le début de campagne fût plutôt calme et serein avec une sécheresse relative et la quasi absence de maladies de la vigne. A partir de la mi-juillet, un climat plus humide s’installa sous forme de précipitations souvent orageuses. Les champignons pathogènes, mildiou et oïdium, devinrent plus menaçants, obligeant les vignerons à la plus grande vigilance.
    La maturation démarra par une première quinzaine de septembre très chaude (maximales de 25 à 30°C) qui permis une évolution accélérée des raisins. Ensuite, l’accumulation des sucres reprit un rythme classique et la diminution de l’acidité se ralentit.

    Les vendanges

    Conscients de l’importance de la date de vendange et malgré l’avancement de la saison, les
    vignerons ont eu la sagesse d’attendre la pleine maturité ; en prenant ainsi le risque de perdre une partie de la récolte, ils optimisèrent la qualité des raisins. La cueillette commença donc vers le 20 septembre à Reuilly et à Quincy, puis entre le 04 et le 11 octobre pour les autres vignobles (Sancerre, Menetou-Salon, Coteaux du Giennois et Châteaumeillant).
    Les vendanges se sont étalées sur tout le mois d’octobre avec, sur la plupart des exploitations, des interruptions de quelques jours pour atteindre la meilleure maturité sur chaque parcelle. Aussi, la grande majorité des grappes fut rentrée dans de bonnes conditions, les acidités plus basses de fin de campagne compensant les valeurs parfois élevées du début.
    Un facteur essentiel pour la qualité en 2004 : la suppression des grappes excédentaires en cours d’année, notamment en rouge, puis le tri à la récolte et les pressurages sélectifs en blanc. Un millésime qui aura donc nécessité une grande attention toute l’année dans les vignes et à la cave.

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